Vraiment rien à se reprocher ?
Attention, en visionnant ce qui pourrait être une énième romance plan plan, comme le suggère le titre, l'affiche ou l'Opening, vous allez suivre la descente aux enfers d'un petit professeur d'université qui n'avait pourtant rien demandé. Une personne qui n'est rien, avec sa gentille petite femme et sa trop choupinette petite fille. Vous allez être choqué par la façon dont il se laisse séduire par une étudiante, trop directe pour être honnête, par la différence d'ages, par les gouts de cette jeune étudiante ou encore par le peu ou la trop grande opposition du professeur à ses avances. Vous aurez 1000 raisons différentes d'être choqué puisqu'on a "affaire" finalement à une histoire basique d'adultère, qui pourrait d'ailleurs très mal passer en ses temps de libération de la parole. On est plus du temps de Feydeau ou de Marivaux, tout de même. Et votre consternation sera renforcée par la mise en avant constante du charme de Yamashita Mizuki, Idole et Model de 22 ans dans la vie réelle et convoitée par tous les beaux gosses de la fac dans la série, avec un manque de réalisme certain vu le charisme de mollusque affiché par Hamada Gaku.Et pourtant, l'histoire qui n'a rien d'exceptionnelle et qui se déroule sur un nombre d'épisodes que l'on peut juger trop long pour une simple "affaire", devient plausible et même touchante grâce à ces acteurs, montrant une sincérité et une fragilité qui prend corps au fil du temps. Hamada est parfait et ses sueurs froides, comme ses bégaiements et hésitations sonnent vrais, au point que beaucoup s'identifieront. Il transpire la culpabilité au sens propre comme au figuré, mais a aussi des principes et est constamment tiraillé dans sa conscience, et cela, pour nos plus grands éclats de rire.
Mizuki chan est très mystérieuse et dégage une aura impressionnante pour son âge tout en faisant des appels du regard pleins de fragilité auxquels aucun étudiant de son âge ne pourrait résister. Konishi Manami en femme au foyer idéal (toujours ses vieux clichés), nous fait flipper à souhait et mourir de rire en même temps quand elle dévisage son mari dégoulinant de culpabilité. Et que dire de Takarabe Kahomi la petite fille du couple tellement mimi et talentueuse du haut de ses 8 ans. Tous les personnages secondaires sont intéressants (comprendre barrés) et vous feront rire à un moment ou un autre.
Une Romance douce amère, touchante et drôle, jouant avec les sentiments des personnages, du spectateur, mais qui fait finalement s'interroger sur le bonheur, la vie de couple et la fidélité, évidement. Et cela, même pour une personne qui n'est rien, comme nous. Attention tout de même en regardant cette série en couple. Si vous constatez que votre compagne vous dévisage de près au lieu de fixé l'écran, c'est qu'elle se doute de quelque chose. Restez alors impassible. N'avalez pas votre salive et surtout aucune goute de sueur ne doit couler de votre front. Elle cherche à savoir si vous avez quelque chose à vous reprocher... Ou alors vous avez juste un gros point noir sur la joue.
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Go to eat, mais avec modération, par pitié...
Ok, je sais déjà les commentaires qui vous viendront à l'esprit. "Pourquoi continue-t-il à chroniquer des dramas avec Sakurai Hinako ? Il sait très bien que ce sera au mieux un shōjo un peu niais, au pire un navet abandonné après le 1er épisode." Mais j'attends toujours à nouveau un rôle à la Janus no Kagami ou un, finalement assez drôle Flora, mais le désespoir me gagne et la mort est proche. Je suis à deux doigts de noyer mon chagrin dans cette junk food dont semble raffoler Hinako-chan.Pourtant, au vu du cast, ça partait plutôt bien. Okazaki Sae qui avait peut-être enfin la chance d'être mise en avant autrement qu'en assistante médicale, ou en copine cool et trop Tokyo Girl, et surtout Furukawa Yuki qu'il faut absolument voir dans la série des Ishi no Mayu et ses séquelles et qui restera l'éternelle ado cool et froids d'Itazura no Kiss., le chef-d'œuvre incontesté du shōjo manga (drôle) en drama., m'ont mis l'eau à la bouche.
Mais mes espoirs ont été balayés en quelques minutes, vu l'ambiance office lady dans une start-up trop cool et kawaï des premières minutes. Du mauvais josei manga faisant la publicité éhontée des heures supplémentaires et de l'exploitation des jeunes femmes surdiplômées, reléguées dans les bureaux, à faire des photocopies et à apporter le café. Un autre temps, un autre monde... Et après une dure journée de labeur, réalisée avec le sourire de façade qui va bien et la vie sociale qui ne va pas, le seul plaisir, avant de se coucher, est un arrêt dans le fastfood du coin... pour en faire la promotion. Le premier épisode, au choix, consterne, laisse de marbre ou écœure, vu le porn food exacerbé qui dégouline des gros plans beaucoup trop longs sur les burgers. On est loin du pourtant très semblable et aussi très marketé "Go to Eat" O mimi ni aimasu. Moins sensible, moins drôle (même si c'est pas fou fou) et surtout moins original cette publicité à peine voilée pour les chaines de restaurants m'a vraiment écœuré de prime abord. Même la danse en Opening semble ridicule, si on la compare a l'Ending vitaminé de Omimi.
Alors qu'y a-t-il à garder dans ce josei qui relègue une fois de plus la femme japonaise à son destin de faire valoir pour homme ? Et ben je n'en sais rien. Simple consommatrice dans une société patriarcale juste bonne à se taire et comblant sa frustration par des plaisirs immédiats et gras, la jeune femme ne peut pas se retrouver dans cette vie. La production est fade, les scènes de bouffe ne donnent pas faim, tellement mal filmées qu'elles sont, le jeu des acteurs ne rattrape rien. Ils ne font aucun effort pour se détacher des stéréotypes. Furukawa Yuki en premier, avec un sous rôle de gars sérieux et mystérieux, bien plus crédible dans Itazura no Kiss. Pour des personnages dessinés, certains traits de caractère tout surjoués qu'ils soient passent toujours mieux. Ici, en live, on frôle une fois de plus le ridicule. C'est "sauvez par le gong" au pays des fastfoods, gênant pour sa vulgarité, son côté "c'est comme ça qu'un jeune urbain trop cool doit vivre" et sa fatuité.
Si ce manga doit être un reflet de la jeunesse d'aujourd'hui je veux rester vieux, passer mes nuits à regarder la TV plutôt que de trainer dans les chaines de restauration rapide. On y apprend tellement sur le monde dans lequel on vit. On apprend, par exemple, que même de bons acteurs doivent parfois faire un job "alimentaire" pour vivre.
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Du bonheur dans l'assiette
Pour sûr, Sakurada Hiyori est une actrice qui monte en ce moment et elle délivre dans Atari no Kitchen ! tout un menu d'émotions qui régalera les amateurs de bon jeu d'acteur. Si vous n'avez pas encore d'indigestion de dramas sur la bouffe, je vous suggère une incursion dans la cuisine de Hiyori-chan avec ces 11 épisodes feel good qui vous régaleront des ondes positives dont on a si besoin en ce moment.Le casting met déjà l'eau à la bouche puisque le mentor d'Hiyori -chan n'est autre que le classieux Watabe Atsuro toujours flippant et détestable en chef d'entreprise ou politicien véreux, mais tellement inspirant et adorable ici, en cuisinier de ce petit Izakaya de Tokyo qui fleure bon l'ère Showa, pour ne pas dire l'ère Edo. D'autres jeunes pousses, comme Kubozuka Airu, accompagneront d'un jeu juste et intense notre timide cuisinière, mais c'est elle le plat principal de cette série qui dès les premières secondes vous fera comprendre que l'on est bien dans une adaptation d'un manga.
En effet, sa timidité ne peut être vue que comme exagérée de notre côté de la planète. Mais ce serait sans connaitre le caractère tout en retenue du peuple japonais. Sa peur d'aborder les gents, même des connaissances, sa communication bafouillante ou sa maladresse, sont présentes chez beaucoup de jeunes adultes plus habitués aux réseaux sociaux et à l'identité cachée des jeux en lignes. Beaucoup se retrouveront donc dans Atari-Chan ou d'autres personnages, qui loin d'être une Hikikomori, cherche à tout pris à communiquer avec les autres. Ses études supérieures choisies pour travailler cette communication ne l'aideront pas beaucoup et c'est bien par la nourriture qu'elle rendra service à de nouveaux amis, comme à des inconnues pour qui elle montre une empathie salutaire.
Loin d'êtres eux-mêmes extravagants, c'est un calme général qui se dégage de ce drama. Il est reposant, inspirant et nous envoie tellement d'ondes positives. Il nous apprend à communiquer autrement que par la parole. L'image, l'odeur, le goût…, La cuisine est un vecteur de communication essentiel et le calme qui règne lui-même dans le petit restaurant, normalement, lieu bruyant et animé, tranche avec l'abrupté des mots et la difficulté de les sortir calmement. Hiyori-chan livre ici une prestation de haut niveau. Ses bafouillements sonnent justes et il est fort à parier que l'on aura du mal à l'imaginer dans un autre rôle tant elle habite celui-ci. Mais elle a déjà prouvé qu'elle était un vrai caméléon. Son humanité et son empathie pour les autres, faits un bien fou en ces jours de plus en plus noirs pour notre pauvre monde. Il faut donc rapidement pousser la porte de cet Izakaya, afin de rassasier votre corps et surtout votre âme.
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Beauté intérieure
Je suis surpris qu'à 23 ans Sakurai Hinako accepte encore de jouer le rôle d'une élève de 16 ans écervelée dans un school drama bourré de clichés. N'étant clairement pas la cible visée par cette histoire, certaines subtilités doivent m'échapper, mais on est loin de la double personnalité assez bien jouée de Janus no Kagami. Si en manga Mairu no Vich doit certainement être très drôle, bien écrit et dessiné (désolé, pas lu), l'adaptation en drama pourrait gagner en finesse. Les effets spéciaux pour faire scintiller les personnages passent au début et on peut même trouver ça original, mais les personnages sont surjoués au point que chaque situation révèle sa chute bien trop vite. Cela casse tout effet de surprise, nous poussant ainsi à l'ennui, alors que l'on devrait éclater de rire. Peut-être d'avoir attendu 10 ans avant d'adapter le manga de Sato Zakuri était bien trop long. Tellement de school dramas et de comédies romantiques sont depuis passés par là. Et je ne voudrais même pas compter ceux où le prince du lycée finit avec une fille banale, qu'il ou qu'elle ignore au début. De toute façon depuis Itazura na Kiss, aucune histoire de ce type ne pourra trouver grâce à mes yeux, alors... La perfection ne pouvant être dépassée.Alors, il faudra chercher ailleurs son bonheur. Dans l'humour potache, mais qui me touche que très rarement. Là on sent qu'on est vieux, mais les très jeunes adoreront. Dans le jeu des acteurs qui essayent de se rapprocher au maximum de l'univers shojo et school life (américain?). Dans les beaux gosses pour ses demoiselles ou messieurs, parfois sportif, parfois... maquilleur pro et lycéen(???). Et pour moi dans le jeu si particulier de Sakurai Hinako qui fait vite oublier son véritable âge pour habiter totalement son personnage. C'est même à se demander si elle a vraiment 16 ans dans la série, tant elle arrive à jouer parfaitement l'immaturité et le manque de confiance en elle. Je lui en donne à peine 12. Cela dit sa voix roque passe mal. Surtout lorsqu'elle se met à soliloquer, sa spécialité dans beaucoup de dramas.
Diffusée à l'heure du repas de midi, la cible de la série est claire, les ados et un peu la famille. Mais la série affiche tellement de stéréotypes sur la vacuité de la jeunesse, qu'elle joue complètement contre son camp, en cantonnant les lycéens japonais à des coquilles vides obsédés par les apparences. Et ne parlons pas de l'image de la femme, laissant le choix entre admiratrice et comme le titre l'indique si finement ... garce, avec comme seul atout dans la vie, son physique. Les clichées s'étendent même maladroitement vers la communauté gay, en l'image d'un frère que malheureusement beaucoup de japonais (et autres) imaginent comme le représentant du genre. Mais peut être que je me trompe.
Finalement, cette série sera un succès, car s'il y a bien une période de la vie qui unis le monde entier, c'est l'adolescence. Des séries comme Sauvé par le gong, il y en a eu des milliers et il y en aura encore. Et je préfère voir celles-ci comme un exutoire pour la jeunesse. Mais certainement pas un miroir de la société (japonaise), mais je sais que personne n'est dupe ici. Alors retirons ce maquillage qui masque si maladroitement les vrais sentiments de notre jeunesse.
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