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  • Última vez online: 1 um dia atrás
  • Gênero: Feminino
  • Localização: France
  • Contribution Points: 0 LV0
  • Papéis:
  • Data de Admissão: Janeiro 10, 2021
Not Me thai drama review
Completados
Not Me
2 pessoas acharam esta resenha útil
by Fan2Dramas
Abr 26, 2022
14 of 14 episódios vistos
Completados
No geral 8.5
História 8.5
Atuação/Elenco 8.0
Musical 7.0
Voltar a ver 8.5

Une chouette évolution dans les BL thaïlandais

Au départ, j'attendais surtout ce drama pour son intrigue, sans me faire beaucoup d'illusions sur la qualité générale. En effet, le thème des jumeaux dont l'un prend la place de l'autre pour résoudre une enquête m'a toujours intéressée (j'ai pas mal apprécié le lakhorn Khun Mae Suam Roy par exemple) et je ne m'attendais pas à beaucoup plus. Mais après l'avoir visionné, je dois reconnaître que depuis l'an dernier, la Thaïlande a su se diversifier en matière de BL en nous offrant des intrigues qui s'écartent des niaiseries de ses débuts... bon pas tout le temps, ils continuent quand même à sortir des trucs toxiques / indigestes / neuneus et souvent le tout en même temps, mais bon, il faut bien contenter tout le monde. En tout cas, des dramas comme Manner of Death ou A Tale of Thousand Stars ont ouvert la voie, et prouvé que l'audience était au rendez-vous pour des histoires prenant place dans des contextes différents, voire plus adultes. Et même si Not Me se passe lui aussi dans un environnement universitaire, ici ce n'est qu'un décor de fond qui n'a pas vraiment d'importance dans la mesure où l'histoire nous raconte tout autre chose.

Le premier point que j'ai apprécié concerne, comme dit plus haut, le fait que notre héros White décide de prendre la place de son frère jumeau Black après la violente agression de ce dernier, qui l'a laissé dans le coma. Son but initial est de découvrir qui est à l'origine de cette agression, mais limiter le drama à cela serait une erreur. Le plus intéressant réside dans la manière dont le sujet a été traité, notamment en abordant le thème de l'activisme politique peu montré jusque-là. Pour atteindre son but, White infiltre un groupe d'étudiants dont son frère était le leader, et qui s'est donné pour mission de dénoncer la corruption des élites et des politiques - sujet on ne peut plus d'actualité d'ailleurs - en organisant des opérations clairement illégales mais nécessaires pour sensibiliser l'opinion. Le scénario évite néanmoins la facilité, car les membres du groupe s'interrogent sur les lois, leur application (ou de leur non-application quand le système est corrompu jusqu'à l'os ou que cette loi protège les puissants), mais nous montre aussi d'autres façons d'agir ou d'exprimer sa révolte, par ex. au travers des tags et peintures réalisées par d'autres étudiants ou bien le personnage du graffeur Unar. Je ne connais pas bien le contexte politique de la Thaïlande (ce ne sont pas mes deux semaines de vacances il y a 5 ans qui m'ont appris quelque chose là-dessus), mais j'imagine bien que la contestation là-bas doit demander pas mal de courage. Vous me direz, en France aussi ça commence vraiment à puer, mais c'est un autre sujet... Bref, on a ici un thème plutôt grave qu'on a rarement l'occasion de voir dans un drama, et encore moins dans un BL, et rien que pour ça, cette histoire mérite d'être découverte.

Ensuite, les acteurs jouent de façon assez naturelle. La plupart des protagonistes sont interprétés par des comédiens déjà aperçus dans des dramas BL, à commencer par le couple principal, et ces deux-là s'en sortent plutôt bien. Il faut dire aussi que ce n'est pas la première fois qu'ils jouent un couple, et je les ai trouvés vachement plus supportables que dans Theory of Love. J'ignore s'ils sont ensemble dans la vraie vie ou si leur aisance mutuelle résulte de leur expérience commune, en tout cas ils n'ont pas l'air bizarroïdes quand ils s'embrassent, et White (censé être plus "mimi") est loin d'incarner la mignonnitude ridicule, bien au contraire. Je dois saluer aussi sa capacité à changer de caractère quand il interprète Black, personnage beaucoup plus sombre et violent, d'ailleurs quand il joue Black se faisant passer pour White, on le remarque tout de suite, ne serait-ce qu'à la façon dont il se tient. Ça me fait d'ailleurs penser au talent extraordinaire de l'actrice principale de Orphan Black, si vous ne l'avez pas encore vue courrez tout de suite découvrir cette excellente série, en tout cas il ne suffit pas de changer vaguement d'attitude pour jouer correctement des jumeaux, il faut aussi savoir faire comprendre quand un des deux se fait passer pour l'autre par des variations subtiles de comportement pour que ça soit vraiment crédible. Alors oui le talent de Gun est encore loin d'égaler celui de la géniale et bluffante Tatiana Maslany qui interprète à elle toute seule une bonne dizaine de clones aux personnalités bien distinctes, mais on y croit et c'est l'essentiel.

J'ai apprécié le traitement des personnages féminins de ce drama, qui sont montrées comme actives et talentueuses dans leur manière d'exprimer leur opposition au système (l'une peint, l'autre danse), elles sont naturelles, un peu plus fouillées que d'habitude et surtout, ne servent pas seulement à valoriser le héros, et elle ne sont jamais énervantes. Enfin, j'ai envie de mentionner le cas d'un des camarades de fac des protagonistes, un personnage trans qui à première vue aurait tout pour incarner un gros cliché des BL (vous savez, les gars hyper efféminés et caricaturaux toujours dans l'exagération qu'on trouve dans pratiquement tous les BL thaï, histoire de fournir une dose de gags pas drôles pour un sou). Ici, ce personnage n'est jamais ridicule ou stéréotypé, au contraire je salue le fait qu'il soit tout simplement représenté comme un perso normal, qui se comporte normalement, et ses conseils sont même utiles quand il s'agit de décrypter les subtilités de telle ou telle loi, bref c'est tellement rare que je me dois de le souligner.

Les romances sont agréables. Elles ne cassent pas des briques, mais elles ont le mérite d'être là et d'avoir été écrites intelligemment, c'est à dire qu'on évite tout ce qui ressemble de près ou de loin à une amourette stupide entre un benêt coincé et grimaçant qui fantasme depuis l'enfance / l'adolescence sur le dieu du bahut / de la fac qui se comporte comme un trouduc, et elles se construisent de manière logique et naturelle. J'ai apprécié la romance secondaire entre Yok et Unar, même si je dois quand même avouer que le jeu de celui qui interprète Unar manque un peu de variété (ses expressions ne sont pas très nombreuses, et vers la fin il ne fait pas grand-chose d'autre que chouiner, mais bon ça va, ça passe...). La troisième romance entre le pote et l'ex de Black m'a moins intéressée, principalement parce que je crois que je n'ai pas tout saisi quant à la dynamique de leur relation, mais là encore ce n'est pas très grave. En tout cas, j'ai envie de dire que ce n'est pas le principal, et que c'est surtout l'originalité du thème traité qui rend le tout intéressant à regarder.

Bien sûr, je ne peux pas faire l'impasse sur certains points plus critiquables. Par exemple, on peut trouver que la façon dont les persos organisent leurs plans n'est pas très pro, surtout quand on considère la gravité ou le danger de ce qu'ils s'apprêtent à faire, c'est assez brouillon en fait. Ce manque de discipline laisse un peu trop de place au hasard et aux changements de plan qui pourraient tout faire foirer, donc ça manque un peu de réalisme sur ce point. Mais au moins, on nous montre leurs doutes, leurs questionnements et les implications que leurs actes peuvent engendrer. Par exemple, est-ce vraiment une bonne action de salir la réputation d'un homme d'affaire véreux et rendre ses malversations publiques, l'obligeant à fermer son usine au risque que des innocents qui crèvent la dalle se retrouvent au chômage ? D'un autre côté, si la loi ne peut pas s'appliquer dans un système pourri, ne vaut-il pas mieux passer dans l'illégalité, alors qu'on est jamais loin de basculer dans le côté obscur et d'obtenir un résultat opposé à son objectif et ses valeurs initiales ? Il n'y a pas vraiment de morale, tout acte a des conséquences, et même si les personnages œuvrent pour le bien commun, il est clair que ce n'est jamais simple ou rose. Pour le coup, l'histoire évite tout manichéisme simpliste, elle nous pousse à nous questionner, et c'est une bonne chose. Un autre point que j'ai trouvé peu crédible, c'est l'absence de suspicion des membres du groupe à l'égard de White. A aucun moment ils ne remettent en doute son identité, alors que Black savait faire des trucs dont White s'avère incapable au début, avant de s'entraîner (c'est comme le vélo : si tu as appris à en faire, il y a peu de chance que tu ne saches plus rouler par la suite, à moins d'un problème psy ou d'une lésion cérébrale). Mais d'un autre côté, c'est ce changement de comportement qui permet à la romance entre White et Sean de s'installer, donc là encore, il s'agit d'un défaut qui sert quand même à quelque chose. Et si je parviens à trouver des points positifs à des trucs que je viens de critiquer, bon ok ça signifie peut-être que j'ai quelques biais en faveur de ce drama, on ne va pas se mentir, mais ça me conforte surtout dans l'idée que malgré ses quelques défauts la série reste de bonne qualité, et qu'elle est parvenue à me surprendre dans le bon sens.

Pour conclure, je dirai que ce BL mérite vraiment qu'on lui donne une chance, d'une part parce que le sujet est original et bien exploité, d'autre part grâce aux acteurs qui font un assez bon job. En plus, l'histoire sait éviter les clichés, ainsi que les moments gênants ou ridicules qu'on a l'habitude de voir dans ce type de production. C'est assez rare qu'un BL ne prenne pas ses spectateurs pour des cons, donc allez-y sans crainte.
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