J'ai commencé mon incursion dans la série des Cupids par le 6ème avant de comprendre qu'il y avait une chronologie. J'ai donc visionné le 1er de la série en deuxième. Pas bien grave pour comprendre la suite, mais c'est mieux de commencer par le premier (Kammathep Hunsa) pour poser le contexte.

Globalement cette série est constituée de 8 dramas concernant les histoires d'amour de 8 jeunes femmes célibataires employées dans une agence de rencontres (The Cupid Hut) sous l'ordre d'un patron caractériel qui leur demande, pour accroître leur efficacité, de trouver un petit ami dans un délai d'une année. L'histoire qui nous concerne ici raconte la romance entre Hunsa et Tim. Elle, c'est une jeune femme évidemment pauvre et maladroite, qui inverse les mots et les syllabes quand elle est stressée et dont les impairs récurrents ont souvent mis ses anciens petits amis en danger. Quant à Tim, c'est un entrepreneur très intelligent (c'est pas pour rien qu'on nous le montre en train de jouer aux échecs) très riche, très strict, très sévère et surtout très désagréable avec tout le monde dès que quelque chose ne lui convient pas. Entre Hunsa qui porte malchance à tous ceux qui la côtoient et un mystérieux ennemi qui cherche à le tuer, on va dire que le pauvre Tim va devoir faire avec et accepter que sa vie ne soit plus aussi parfaite qu'avant.

Le principe du drama est assez classique, l'originalité tient ici au fait que, tout comme dans le 6ème de la série que j'ai vu en premier, on a une intrigue policière qui vient se greffer à la romance. Cela semble être le crédo de la série, après tout pourquoi pas, ça maintient l'intérêt du spectateur et jusque-là ce n'est pas trop mal fait. Surtout que dans chaque drama, ça semble être le même flic qui mène l'enquête (on verra dans les autres de la série s'il est toujours là) et comme l'acteur est plutôt beau gosse, j'ai apprécié de le revoir. Quant à la romance, elle n'est pas mal, sans plus. C'est sûr, on se demande comment ces deux êtres aussi différents vont réussir à trouver un terrain d'entente et comme le nombre d'épisodes est assez restreint on peut sans problème tenir jusqu'à la fin (entre 7 et 8 par drama, en moyenne), mais si on passe à côté de cette série, bah disons qu'on a rien perdu.

Maintenant, en dehors de l'intrigue qui reste passable, d'autres points sont plus problématiques à mes yeux. Je peux accepter certains clichés vus et revus dans les dramas, même s'ils font grincer des dents toutes les féministes du monde, on va dire qu'on laisse passer parce que ça fait le charme de ces histoires et que de toute façon on sait qu'on va mettre son cerveau de côté le temps du visionnage, c'est le jeu. Mais quand la supériorité du mâle est mis en avant de façon aussi évidente, là ça passe moins bien. Par exemple, le cliché habituel du gars riche et parfait mais pas sympa du tout qui tombe amoureux de la fille pauvre et maladroite mais qui a bon coeur, ça ne me pose pas de problèmes quand c'est bien fait. Mais quand le type en question passe son temps à dénigrer la fille, méchamment au début mais "gentiment" à la fin, là ça devient quand même moisi. Bon, c'est vrai qu'elle fait beaucoup de conneries, elle taperait sur le système de plein de gens, m'enfin on peut éviter de la traiter comme de la merde, non ? Donc en gros, c'est un gros c... au début car il passe son temps à la traiter de cruche ou pire (les autres aussi, elle n'est pas la seule à avoir droit à ce traitement de faveur), et c'est un gars cool à la fin parce qu'il continue à la traiter de débile mais vu qu'il a un air attendri par l'amour, c'est censé nous donner des guilis dans le ventre ? Désolée, ça passe toujours pas mec, t'es toujours un gros c... Idem, le coup du "ils sont bien assortis parce que grâce à lui elle apprend de ses erreurs et cherche à s'améliorer, et grâce à elle il apprend à accepter les erreurs d'autrui et à adopter un comportement plus sympa avec eux", ça reste quand même un peu en travers de la gorge. On veut nous faire croire que grâce à leur couple ils sont égaux et vont apprendre l'un de l'autre mais dans l'histoire, c'est quand même lui s'en sort le mieux parce que c'est beaucoup plus valorisant socialement (et moins fatigant) d'être strict et antipathique mais de mettre de l'eau dans son vin quand on est un mâle riche et puissant, que débile et maladroite même si on essaie de s'améliorer quand on est une fille pauvre. Genre vous savez, comme le coup du recruteur qui vous demande quels sont vos défauts : lequel d'entre vous n'a jamais menti en répondant la niaiserie habituelle " je suis troooop perfectionniste mais j'essaie de m'améliorer" ? On a tous compris que c'était moins grave dans ce sens-là, donc si c'est censé nous montrer les deux héros sur un pied d'égalité à la fin c'est raté.

Et puis c'est quoi cette manie de nous donner des héroïnes sans caractère qui s'excusent sans arrêt quand on les rabaisse ? A sa place, je lui aurais répondu depuis longtemps que son opinion de trouduc ne dépassait pas les abysses, au lieu d'abonder dans son sens comme elle le fait. Tout au plus, elle prend l'air boudeur (souvent d'ailleurs) mais ça ne va jamais plus loin. Sur ce point le drama est assez frustrant, si vous appréciez les héroïnes fortes qui n'hésitent pas à remettre en place le héros quand il va trop loin, vous pouvez oublier.

Bref à la fin, on a bien compris qui était le vrai mâle supérieur, et qui était la cruche qui a trop de la chance qu'on s'intéresse à elle.

Quand à la mère du héros... Je n'aime pas critiquer le physique des actrices, mais là elle a l'air tellement liftée qu'elle passe son temps à plisser des yeux et on n'arrive jamais à savoir si elle sourit d'un air attendri ou si elle est fâchée. Je n'ignore pas qu'elle a dû subir beaucoup de pressions pour rester dans la course, comme toutes les actrices qui commencent à prendre de l'âge, et je ne lui jette pas la pierre car je déplore surtout ce système injuste, mais voir le résultat à l'écran (je parle de la difficulté à comprendre les émotions qu'elle tente de faire passer, ce n'est pas un jugement de valeur sur sa beauté) me donne quand même un pincement au coeur et ça me désole pour elle. Le frère aurait également des efforts à faire au niveau de son jeu d'acteur - bon c'est vrai, son rôle exige qu'il ne soit pas très clair afin que le spectateur se demande si c'est lui le méchant ou pas, mais il faut avouer qu'il manque un peu de naturel et ça rend son attitude plus que crispée. Et j'aurais aimé qu'il ait droit lui aussi à son histoire d'amour, mais ça, ce n'est qu'un détail.

Cela mis à part, on ne passe pas un trop mauvais moment, et puis l'héroïne est quand même attachante, mais il faut vraiment oublier ses valeurs féministes et égalitaires le temps du visionnage.